Le Nigéria s’engagera sur un accord de libre-échange à l’échelle du continent qui pourrait devenir le plus grand marché du monde, ajoutant une légitimité à la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf). "Le plus dynamique des pays africains a approuvé les plans de ratification de la Zlecaf", a déclaré le 11 novembre 2020 Otunba Niyi Adebayo, ministre nigérian de l'Industrie, du Commerce et de l'Investissement.
Le gouvernement nigérian avait initialement exprimé sa réticence à rejoindre la Zlecaf, soulevant des questions sur la viabilité du marché continental. Le Nigéria et l’Afrique du Sud représentent ensemble la moitié du produit intérieur brut de l’Afrique subsaharienne.
L’étape de ratification de l’accord intervient alors que les frontières terrestres du Nigéria ont été fermées pendant plus d’un an dans le but de lutter contre la contrebande et que la Banque centrale du Nigéria restreint l’accès aux dollars pour l’importation de plus de 40 produits, affirmant qu’ils peuvent être produits localement.
"La position politique du Nigéria pour le moment est fortement anti-commerciale, les responsables gouvernementaux menaçant de refuser les devises pour certaines importations afin d’encourager la production locale", a déclaré Joachim MacEbong, analyste principal chez SBM Intelligence à Lagos.
Cette ratification vise à renforcer le commerce intra-africain en abaissant ou en supprimant les tarifs transfrontaliers sur 90% des marchandises, en facilitant la circulation des capitaux et des personnes, en favorisant les investissements et en ouvrant la voie à la création d'une Union douanière à l'échelle du continent. Lorsqu'il sera pleinement opérationnel d'ici 2030, il pourrait couvrir un marché potentiel de 1,2 milliard de personnes et un PIB combiné de 2.500 milliards de dollars.
54 des 55 pays reconnus par l’Union africaine ont signé l’accord, 30 l’ayant ratifié avant l’annonce récente du Nigeria. Ce dernier faisait partie des résistants notables à ce projet en raison de leurs "inquiétudes concernant les transbordements, où des marchandises pourraient entrer dans la zone de libre-échange en provenance de pays non signataires de l'accord", a déclaré Wamkele Mene, secrétaire général de l'AfCTA.
Cette ratification engagée par le Nigeria pourrait élargir plus rapidement la légitimité de la Zlecaf et accélérer les projets d'accords commerciaux continentaux.
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