Gaz : l'Afrique du Sud pourrait réduire sa dépendance à l'importation

Après la découverte de gaz sur le site de Brulpadda, annoncée en février 2019, la récente découverte de gaz dans celui de Luiperd, au large de la côte sud de Mossel Bay, a été largement relayée dans l'industrie gazière en Afrique du Sud.

"Ces découvertes ont été décrites comme un changement majeur pour l’économie sud-africaine et il est important de comprendre pourquoi c’est le cas. La découverte de gisements de condensats de gaz en 2019 et 2020 est importante et ils ont le potentiel d’accélérer la transformation énergétique vantée par le gouvernement. Alors que les études sont toujours en cours, les premières estimations sont que les deux champs de gaz pourraient contenir plus d'un milliard de barils de condensat de gaz chacun. Si ces estimations sont exactes, ces découvertes seraient énormes pour l'Afrique du Sud en tant que pays non producteur, et qui dépend fortement des importations de pétrole et de gaz.", a déclaré le cabinet d’avocats Cliffe Dekker Hofmeyr.

La production de pétrole et de gaz réduirait considérablement la dépendance actuelle de l’Afrique du Sud à l’égard des importations, créerait des emplois dans divers secteurs et offrirait une alternative au secteur énergétique actuellement dominé par le charbon. Actuellement, la majorité de la demande de gaz en Afrique du Sud est fournie par le site de Pande-Temane au Mozambique. Cependant, la demande d'énergie dans le pays a augmenté à un rythme beaucoup plus rapide.

Cela a nécessité le développement du mix énergétique et de la capacité du pays. Si les premières estimations des récentes découvertes de Brulpadda et Luiperd sont exactes, le gaz produit par Brulpadda et Luiperd serait suffisant pour répondre à plus de la moitié de la demande énergétique actuelle de l'Afrique du Sud.

Pourquoi cet empressement ?

"L'Afrique du Sud dispose de ressources d'environ 9 milliards de barils de pétrole et d'environ 1,68 milliards de mètres cubes de gaz en mer", a précisé le cabinet Cliffe Dekker Hofmeyr.

L'exploration pétrolière et gazière offshore nécessite des investissements importants, car les activités d'exploration devraient coûter plus de 150 millions de dollars. Mais en raison des taux de succès d'exploration historiquement bas, les opportunités d'exploration sont considérées comme risquées.

La seule façon d’avoir une vision précise sur les blocs offshore sud-africains est d’explorer et de forer des puits d’exploration. L'exploration et la mise en valeur du pétrole et du gaz font désormais partie intégrante d'un certain nombre de plans et d'initiatives de développement du gouvernement, tels que l'opération Phakisa, le plan de ressources intégré et le plan de développement national.

Les découvertes de Brulpadda et Luiperd sont ainsi importantes en ce qu'elles prouvent que les gisements en Afrique du Sud, bien que méconnus, ont un potentiel d'exploration et de production. Si Brulpadda et Luiperd sont commercialement viables, ces découvertes pourraient lancer le pétrole sud-africain et l'industrie du gaz à un niveau supérieur et attirer les investissements indispensables.

Sécurité juridique

Cliffe Dekker Hofmeyr a soulevé que l’un des obstacles à l’ouverture du potentiel économique des opérations offshore de l’Afrique du Sud est le manque de certitude législative, qui a également été reconnu comme un facteur de dissuasion pour les investisseurs. Cependant, il a noté que le gouvernement sud-africain s'emploie activement à créer la stabilité et la certitude législative.

Le projet de loi sur le développement des ressources pétrolières en amont, publié en décembre 2019, reflétait la réforme législative attendue et il ne fait aucun doute que les découvertes de Brulpadda et de Luiperd contribueront positivement aux efforts du pays pour adopter le projet de loi et les règlements en amont.

L'actuel projet de loi reflète l'intention du gouvernement de rassurer les nouveaux venus dans le secteur pétrolier et gazier par la mise en œuvre de séries d'appels d'offres. Ce qui permettra au ministère des Ressources Minérales et de l'Énergie d'inviter plusieurs sociétés soumissionner sur les blocs désignés, puis sélectionner la meilleure offre avant l’attribution du droit ou du permis pétrolier et gazier. 

Des dispositions sont également prises pour les appels à manifestation d'intérêts, qui seront attribués sur la base du "premier arrivé, premier servi". La disposition de ces deux régimes alternatifs peut être un outil efficace pour maximiser et accélérer les activités d'exploration des ressources pétrolières et gazières offshore sud-africaines.

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